top of page

Démon //

Représentation du diable selon Dante Alighieri


Le diable (latin : diabolus, du grec Διάβολος signifiant « jeté à travers » ou « expulsé ») est l'esprit du mal. Si dans le Manichéisme, le principe du mal est à égalité avec le principe du Bien, dans la tradition judéo-chrétienne, le mal est insufflé dans le monde par une entité, le Diable. S'il est donc en cela l'esprit du mal, il est aussi le mal : ange déchu, donc d'une créature de Dieu et n'a pas été créé mauvais mais s'est déchu lui-même en se voulant l'égal de Dieu et en le rejetant. Ce faisant il a rejeté le Bien et il est à l'origine du mal : « Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge » (Jean chapitre 8 verset 441). À l'origine du mal, esprit du mal dans le monde, il est représenté sous un aspect qui varie entre l'homme et l'animal réel ou imaginaire (ours2, bouc, dragon, rapace, etc.), le plus souvent aux traits hideux et repoussants.

Étymologie


Le mot diable provient du grec ancien διάβολος (diábolos) (issu du verbe διαβάλλω « diabállô ») qui signifie « calomniateur ».
Personnification du principe du mal.
 
Il semble que la notion de division de puissance en une force du bien et une du mal soit relativement récente dans l’histoire des croyances. Dans les cultes plus primitifs, le bien et le mal sont tous deux issus de la même déité, puisque celle-ci était considérée comme contenant tout ce qui existe. La même déité était donc à la fois capable de bien et de mal. Un exemple en est donné par la déesse à tête de lionne de l’Égypte antique Sekhmet qui détruisit l’humanité (sur ordre de Rê) mais était aussi vénérée pour son pouvoir de protection et de guérison. On peut aussi citer Loki, dieu scandinave qui tua vicieusement Balder, mais qui sauva le domaine des dieux Aesirs de la géante Skadi.


Dans les monothéismes primitifs, chaque clan ou tribu possédait son dieu avec tous ces attributs, cause du bien et du mal qui arrive aux hommes. Le polythéisme est considéré, dans cette argumentation, comme un rapprochement des divers clans, chacun possédant sa propre divinité. L’union du dieu mâle et d’un dieu femelle reflète l’union réussie et égalitaire de deux clans. Lorsque qu’au cours du rapprochement de deux clans une divinité en remplace une autre pacifiquement, elle est alors décrite comme ayant été engendrée par l’ancien dieu : elle est le fils ou la fille de ce dieu alors déchu et dont le culte devient secondaire.


Enfin, et c’est là que l’origine du principe du mal personnifié pourrait résider, lorsque un clan est belliqueusement conquis, la déité du clan se voit attribuer tous les principes mauvais et était considérée par les conquérants comme la source de tout le mal et, par conséquent, devenait source de peur et de crainte. Un exemple de cette théorie est donné par l’évolution du culte de Seth (Setekh) dans l’Égypte antique au profit de celui d’Horus. Pour les peuples de Basse Égypte, Seth était un dieu bienveillant, rôle occupé par Horus (et Osiris) en Haute Égypte. Lors de l’unification de la haute et de la basse Égypte, Horus et Seth devinrent, dans un premier temps, frères, et furent vénérés comme un dieu bifide Hâpy, puis, le temps aidant, Seth fut considéré comme inférieur à Horus pour finalement personnifier la source de tout mal, le Satan de l’ancienne Égypte. Seth fut fréquemment représenté comme un serpent noir, un porc noir ou encore par un homme aux cheveux roux (les mots rouges et désert - la haute Égypte où Seth était vénéré est désertique - sont très proches l’un de l’autre en hiéroglyphique égyptien).

Origines
 
Azazel
La plupart des religions précédant le christianisme intègrent un ou plusieurs dieux incarnant le mal. Contrairement à la vision chrétienne cependant, ces divinités ont généralement un double visage et parallèlement à leur dimension malveillante, sont l'objet d'un culte pour leurs aspects positifs. Elles ne sont en outre fréquemment la cause que d'une des facettes du mal et de ses manifestations.


L'existence d'une entité représentant la personnification du mal sous tous ses aspects et combinant les fonctions de maître de l'inframonde, destructeur du cosmos et responsable des pires aspects de l'humanité semble être apparue avec le christianisme. L'élaboration de cette figure originale emprunte néanmoins aux religions pratiquées au Moyen-Orient et aux influences desquelles les auteurs de la Bible furent soumis.

bottom of page