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Poltergeist //

Un poltergeist (de l'allemand poltergeists, dérivé de poltern « faire du bruit » et geist « esprit ») est un phénomène paranormal consistant en des bruits divers, des déplacements, apparitions ou disparitions d'objets et autres phénomènes a priori inexplicables. Les poltergeists sont, en général, considérés comme des phénomènes de « petite hantise » liés le plus souvent à la présence d’un(e) adolescent(e) perturbé(e), par opposition aux phénomènes de « grande hantise » qui supposent l’intervention de l’esprit d’un ou plusieurs morts, bien que la séparation ne soit pas toujours évidente.

Origine du nom


Le terme poltergeist apparaît en 1540 dans le Nouveau dictionnaire d'Erasmus Alberus et il est employé pour la première fois en allemand dans Propos de table par Martin Luther, durant la Réforme protestante, pour désigner des événements qui, selon les croyances populaires de l'époque, sont provoqués par des esprits désincarnés ou par le diable. Catherine Crowe l’utilise pour la première fois en anglais en 1848 et c’est la médium roumaine Eleonore Zugun qui le rendra populaire au milieu du XXe siècle en se faisant appeler « fille de Poltergeist ». Paradoxalement, les Allemands utilisent désormais plus volontiers le terme Spuk.


Poltergeist est un nom absent de la quasi-totalité des grands dictionnaires français contemporains. On le traduit couramment par l’expression « esprit frappeur ». Pour le remplacer, l’écrivain et parapsychologue René Sudre a proposé sans succès le néologisme thorybisme, par dérivation d’un mot grec signifiant bruit ou trouble.


Nature du phénomène


Les manifestations d'un poltergeist présentent tout ou partie d'une gamme considérable d'effets défiants la raison : coups ou bruits violents de percussion, bruits divers, sans cause identifiable; jets de pierres ou de débris inexpliqués, visant l'intérieur ou l'extérieur d'une maison (lithobolie); déplacement ou projection d'objets (parfois brisés), pouvant aller jusqu'à leur lévitation ou leur apparente téléportation à travers des parois solides. Plus rarement : combustions spontanées; actions sur les personnes : contacts, griffures, morsures et lévitations; emploi d'une voix spectrale (utilisation des « fausses cordes vocales » des victimes) et apparitions. Voici la description qu'en fait Ernest Bozzano :


« Outre les phénomènes auxquels nous avons fait allusion, de meubles qui se déplacent, de fenêtres et portes qui claquent, de vaisselle qui se brise, il s'agit très souvent de sonnettes qui ne cessent de s'agiter bruyamment sans cause apparente, même après qu'elles ont été isolées par la suppression des cordons et des fils. Tout aussi fréquents sont les cas de “pluies de pierres”, présentant des traits caractéristiques fort remarquables, comme lorsque les pierres parcourent des trajectoires contraires aux lois physiques, ou s'arrêtent en l'air, ou tombent lentement, ou atteignent avec une dextérité très insolite un but déterminé, ou frappent sans faire de mal, ou bien sans rebondir ensuite, comme si elles étaient empoignées par une main invisible ; ou comme lorsque les pierres se trouvent être chaudes, voire même brûlantes. En d'autres circonstances, les draps sont violemment arrachés des lits des personnes couchées, ces dernières étant soulevées et déposées doucement sur le sol, si toutefois les lits eux-mêmes ne sont pas renversés. »


Les manifestations semblent en général purement « gratuites » et totalement dénuées de cause et de logique. Malgré des dégâts matériels, parfois importants, les personnes présentes sont rarement blessées:


« Mais ce qui nous a le plus étonnés, c'est qu'aucune des 300 pierres jetées n'ait touché personne ; le premier jour, mon petit garçon était au jardin, ma petite fille dormait au premier, dans son berceau près de la fenêtre ouverte ; ils n'ont été incommodés en aucune façon ; la bonne a reçu, il est vrai, un quart de brique sur la tête, mais elle n'en a presque pas souffert ; mon beau-père a été touché au bras et il s'est écrié "Tiens, je n'ai rien senti". »


Le phénomène est attesté dans toutes les régions du monde, en Europe et aux États-Unis, mais aussi en Chine, en Afrique, en Amérique du Sud, au Japon, en Inde, en Nouvelle-Zélande, en Patagonie, aux Antilles, à Java, etc. Il est aussi présent à toutes les époques : le chercheur Hereward Carrington en a identifiés 5 antérieurs à l'an mil, et 130 entre le XIe siècle et la fin du XIXe siècle. Toutefois, une étude concernant les phénomènes "psi" dans l'antiquité, ne trouve « aucun récit préchrétien reconnaissable » décrivant un poltergeist, bien que Suétone cite le cas d'un homme qui, s'étant endormi dans un lieu sacré, s'en est trouvé soudain éjecté, avec son lit, « par une force occulte subite ».


Légende ou réalité?


S’agissant de phénomènes dits paranormaux ou surnaturels, de nombreux témoignages sont souvent le fruit d’une imagination excessive de la part des témoins, voire de désordres psychologiques. Dans le cas des "esprits frappeurs" il s’agit, dans la plupart des cas relevés, de bruits naturels venant du « travail » des menuiseries ou de la maçonnerie, du passage de petits animaux ou du bruit de cours d’eau souterrains. S’y ajoute évidemment des supercheries délibérées, des plaisanteries de mauvais goût et des actes de malveillance.​​

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